Devant des troubles cognitifs, des rééducations neuropsychologiques, aussi
appelées remédiations cognitives (car en lien avec les thérapies
cognitivo-comportementales), sont une des thérapies indiquées. Comme l'utilisation de la rééducation orthophonique pour les dyslexies, ou l'ergothérapie pour les
dyspraxies, la neuropsychologie s'intéresse à la
rééducation des difficultés attentionnelles, mnésiques, de reconnaissance
visuelle, etc. La remédiation cognitive fait donc partie du spectre thérapeutique à envisager devant un trouble cognitif, qu’il
soit d’origine neurologique ou psychologique.
L’objectif
« classique » d’une
revalidation neuropsychologique est en fait d’améliorer le fonctionnement neurocognitif
d’un patient par des stimulations : l’idée étant alors de
«muscler» cette fonction grâce à l’entrainement. Il s’agit donc de
viser la fonction cognitive impliquée dans les difficultés quotidiennes
pour que cette prise en charge ait un effet dans la vie quotidienne !
Notons que si l’entrainement est important, il est aussi nécessaire de passer
beaucoup de temps à discuter pour faire le lien avec le quotidien : le but
est un transfert et une généralisation des compétences entrainées dans la vie
réelle.
Mais les
objectifs sont en réalité multiples.
Par exemple, mis face à ses difficultés, le but peut aussi être d’aider
l’enfant à se rendre compte de celles-ci, de leurs retentissements et
l’encourager ainsi à chercher des moyens de les compenser (en anticipant, en
élaborant des stratégies…). L’utilisation d’un degré de difficultés progressif et
d’un apprentissage sans erreur peut notamment permettre au jeune de voir qu’il
réussi ; il peut se situer dans une dynamique positive et active
devant ses troubles. Le travail sur les troubles cognitifs et leurs
répercussions est par ailleurs un moment où la question du vécu des difficultés est abordée.
Comment
cela se passe concrètement ? Avec les petits, les « entrainements » se font sous forme de jeux, de
challenges. Le transfert dans le quotidien prend aussi cette forme, mais à la
maison, seul ou avec les parents. Je choisi ces « jeux » en lien avec la situation particulière de l’enfant : donc en lien, d’une
part avec la fonction cognitive ciblée, et d’autre part, avec la symbolique et
le vécu des troubles, et enfin avec les intérêts de l'enfant. Avec les plus grands, la
remédiation est construite en collaboration avec le jeune.
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